Le marché européen de l’immobilier logistique est en pleine recomposition, porté par des évolutions structurelles majeures : montée en puissance du e-commerce, réorganisation des chaînes d’approvisionnement, relocalisation partielle de certaines industries, et exigence croissante en matière de durabilité. Dans ce contexte, les loyers logistiques en Europe ont connu une croissance significative dans la plupart des pays. Toutefois, des disparités notables subsistent, et la France, avec des niveaux encore relativement contenus, se positionne comme un marché attractif pour les utilisateurs.

Les facteurs de croissance des loyers logistiques en Europe

Dans l’ensemble des grandes métropoles logistiques européennes, les loyers ont connu une forte pression haussière au cours des dernières années. Cette tendance est alimentée par plusieurs facteurs : raréfaction du foncier, allongement des délais administratifs, augmentation des coûts de construction et forte demande des opérateurs logistiques dans un contexte de rationalisation des flux et de recherche de proximité des bassins de consommation.

Disparités des loyers logistiques en Europe : un panorama contrasté

À Londres, le loyer logistique prime atteint désormais 341 €/m²/an, porté par une offre extrêmement limitée et une demande structurellement élevée.

À Munich, hub logistique majeur de l’Allemagne, le loyer prime s’établit autour de 114 €/m²/an, reflet de la tension persistante du marché.

À Prague, capitale dynamique au cœur de l’Europe centrale, le loyer logistique prime atteint environ 91 €/m²/an, un niveau en progression constante.

À titre de comparaison, le loyer logistique prime à Paris s’élève à 84 €/m²/an, illustrant un différentiel significatif avec plusieurs grands marchés européens.

Dans ce contexte tendu, l’offre peine à suivre la demande. La plupart des marchés européens font face à des contraintes foncières majeures, à la fois en raison de la compétition avec d’autres usages urbains (résidentiel, bureaux) et des exigences environnementales plus strictes. Parallèlement, les investisseurs continuent d’affluer vers la logistique, considérée comme un actif résilient, contribuant à une compression des rendements et à une revalorisation des loyers.

Dans ce paysage européen globalement inflationniste, la France se distingue par un positionnement locatif encore modéré. Avec un loyer prime de 84 €/m²/an à Paris, le marché français reste significativement plus abordable que ceux de ses voisins.

En région, les niveaux sont encore plus compétitifs, oscillant généralement entre 55 et 70 €/m²/an HT et HC, selon les localisations. Cette modération est renforcée par une tendance récente à la hausse de la vacance locative, notamment sur les marchés secondaires ou pour les bâtiments de seconde génération. Cette évolution offre aux utilisateurs une capacité de négociation accrue et un choix élargi en matière d’implantation.

La conjonction de loyers encore contenus et d’un relâchement relatif de la tension locative positionne aujourd’hui la France comme un marché particulièrement intéressant pour les utilisateurs logistiques. Dans un contexte européen où la maîtrise des coûts immobiliers devient un enjeu crucial, notamment face à la pression inflationniste sur d’autres postes (énergie, transport, main-d’œuvre), ce différentiel locatif représente un levier stratégique majeur.

Opportunités et perspectives pour les utilisateurs logistiques en France

Face à une dynamique européenne marquée par la hausse généralisée des loyers logistiques, la France conserve une position compétitive. Le différentiel observé avec nos voisins européens constitue un avantage tangible pour les utilisateurs, d’autant plus pertinent que la vacance locative offre des marges de négociation favorables. Dans un marché en tension, cette situation représente une fenêtre d’opportunité à court et moyen terme pour les acteurs désireux d’optimiser leur stratégie immobilière logistique en Europe.

Arthur LELONG

Arthur LELONG

Consultant Immobilier

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