Bien que la racine du terme « immobilier » sous-entend un aspect présumé immuable du produit considéré, l’ensemble des composants ont vu leurs caractéristiques diverses évoluer au fil des siècles. Sur une période plus récente, les entrepôts logistiques sont loin de déroger à la règle. Les changements liés à la grande hauteur des entrepôts se sont en outre particulièrement accélérés sur la dernière décennie.

 

 

Repenser l’architecture des entrepôts logistiques

Le changement de dimension, l’intégration des critères ESG, l’intégration au paysage local, les bouleversements des modes de consommation et les politiques de lutte contre le dérèglement climatique contribuent notamment à repenser et redessiner l’architecture de ces bâtiments. Ce qui à première vue s’apparente à des « contraintes » pousse en fait à l’innovation et depuis les années 70 en France (pionnière en la matière !) se multiplient vers les entrepôts de grande hauteur.

En effet, la hauteur des bâtiments logistiques a elle-même beaucoup évoluée au gré des nouveaux paradigmes d’exploitation.

Les entrepôts de grande hauteur : optimisation du temps et de l’espace

L’objectif de construire plus haut ? La réponse est double, mais simple : gagner du temps et de l’espace. En logistique il n’y a en effet que deux sources de coûts. Le temps, d’une part, qui est bien souvent le reflet d’une distance à parcourir. L’espace, d’autre part, car les mètres carrés constructibles sont rares et la tendance n’est pas à l’assouplissement.

La densification et l’automatisation des entrepôts

A l’heure où culmine la prise de conscience des enjeux environnementaux, garantir le niveau de service attendu par les consommateurs (livraison en 24 heures, reverse logistics, etc.) semble paradoxal. Pour autant, il est possible de réconcilier ces objectifs apparemment antinomiques en optimisant la consommation de temps et d’espace à l’intérieur des centres de distribution. Comment ? Par la densification des stocks et, in extenso, la multiplication des entrepôts de grande hauteur automatisés.

L’exploitation de ces entrepôts est précise et la manipulation manuelle est rendue impossible. L’utilisation des « transstockeurs » devient indispensable. Grâce à des mouvements de translation dans les allées de stockage, un transstockeur peut déposer et retirer jusqu’à 50 palettes par heure.

Pour l’exploitant, les entrepôts de grande hauteur présentent de nombreux avantages. Ils nécessitent quatre fois moins de surface au sol consommé et deux fois moins de volume par rapport à un entrepôt « standard ». Les allées et espaces vides sont restreints au strict nécessaire. Pilotage entièrement informatisé : les opérations deviennent donc plus fiables, plus précises et plus rapides. Les inventaires ne sont plus nécessaires, et le risque pour les opérateurs est réduit à néant. Conséquence, la masse salariale est allégée au profit d’une main d’œuvre plus qualifiée et à plus haute valeur ajoutée. Enfin, la consommation énergétique diminue fortement (très peu d’éclairage nécessaire).

Revers de la médaille d’un produit finalement idéal, le manque de bâtiment disponibles sur le marché lié aux contraintes d’urbanisme.