Interview d’Antoine Russail qui dirige le département des Petites et Moyennes Surfaces sur le secteur Paris-Opéra, Bourse-Opéra et Saint-Lazare, en plein cœur de la Silicon Sentier.
Quelles sont les attentes des start-up en matière de conseil immobilier ?
AR : Une réponse à leur choix prioritaire de localisation géographique qui doit répondre concrètement et symboliquement à leur culture d’entreprise et leur style de vie. Un sociostyle construit autour du time out, des happy hours dans les bars branchés, des restaurants tendances et pas chers du centre de Paris. La localisation urbaine a une importance culturelle.
Les générations précédentes de fondateurs ou de décideurs d’entreprise habitaient dans le croissant Ouest de Paris ou à l’extérieur de Paris. Aujourd’hui les créateurs de start – up préfèrent le centre ou l’est de Paris. C’est une des raisons majeures pour lesquelles, ils privilégient les quartiers dits « Bobos » dans lesquels ils décident de vivre et de travailler. Une des autres attentes des start-up dans leurs recherches de locaux est la proximité des hubs de transports. C’est une population qui prend le métro, le bus ou se déplace en vélo.
Comment les start-up conçoivent globalement l’aménagement d’espace de leurs bureaux ?
AR : Dans les start-up, la personne qui conduit ce type de projet est généralement l’Office Manager dont le rythme de travail soutenu ne lui permet pas toujours de réfléchir à une stratégie d’aménagement de ses espaces bureaux. Il confie donc cette mission à des professionnels de la conception et de la réalisation d’aménagement. Les startuppers privilégient deux types d’espace. Des open spaces ou l’on peut intégrer un maximum de postes et des espaces de détente, de convivialité et d’échanges qui peuvent être aménagés à l’extérieur sous forme de terrasses ou de roof tops . Des aménagements qui favorisent les rencontres et engagent les collaborateurs à rester plus longtemps sur leur lieu de travail.
Une autre caractéristique récurrente de leurs aménagements d’espace est par exemple le refus complet du faux plafond. Un parti pris trop institutionnalisé par des professions telles que les cabinets d’audit dont ils veulent peut-être se démarquer. Beaucoup de propriétaires intègrent des caractéristiques techniques et esthétiques construites avec des architectures de dalles de béton apparentes, des sorties de climatisation en forme de tuyau en aluminium dans la conception du design industriel des entrepôts New -Yorkais. Les bailleurs qui se sont adaptés à ces tendances d’architecture intérieure ont réussi à louer très rapidement leurs locaux à des loyers estimés au-dessus du marché.
Antoine Russail
Direction Agency Paris Centre CBRE