Le poste de travail fixe disparaît, après l’essor du télétravail, du flex office et du coworking, le nomadisme semble avoir gagné le monde du travail. La journée est morcelée et les espaces de travails multipliés. Les initiatives pour faciliter l’accès aux bureaux nomades se développent en France et dans le monde.

50 minutes, c’est le temps de trajet moyen qu’effectuent les salariés français pour se rendre sur leur lieu de travail chaque jour. Cette moyenne monte à 68 minutes par jour en Ile-de-France. Ce temps est considérable pour les usagers des transports en commun régulièrement confrontés aux pannes, retards et grèves.

A l’heure du travail nomade, de nombreux tiers-lieux émergent. C’est le cas des transports en commun qui proposent une offre d’espaces de travail partagés aux usagers. Après le coworking, apparaît le microworking.

Un bureau à la gare…

Ce concept baptisé « Work & Station » a été développé par la SNCF fin 2016. L’objectif de ce projet novateur est de créer des lieux de vie au cœur des gares et de faciliter le quotidien de ses usagers en leur proposant des espaces de travail partagés. L’offre de microworking de la SNCF concerne aujourd’hui 70 gares franciliennes et offre des espaces équipés de bureaux, tablettes, prises électriques et USB, connexion wifi. Ces espaces sont accessibles et gratuits pour tous les voyageurs.

Depuis, de nombreuses initiatives ont vu le jour en France et dans le monde pour permettre aux salariés d’optimiser leur temps de trajet.

En Normandie, la société Weem a présenté son projet de cabine connectée lors d’un événement réunissant les start-ups de la région en mai dernier. La cabine Weem, offre le wifi, un écran, des branchements pour ordinateur et smartphone. Elle permet de également s’isoler du bruit pour travailler dans les halls de gare et aéroports ou même en open-space.

… Ou dans le métro

Au Japon, l’entreprise Fuji Xerox, en partenariat avec le métro de Tokyo teste les « mini-bureaux » dans les couloirs du métro. Ces cabines aux allures de photomaton sont équipées d’une table, d’un ordinateur et d’une connexion Internet. Les usagers du métro peuvent réserver ces cabines avec leur smartphone pour traiter un appel ou un e-mail urgent sur le chemin du travail. Un premier pas vers le télétravail pour les salariés japonais qui sont les plus présentéistes du monde.

En Finlande, la société Neste a imaginé un concept « d’œuf » nomade et écologique à installer dans les parcs pour y travailler. Baptisé « GreenPod », cet espace de travail innovant pourrait être équipé d’un système de blocage des nuisances sonores extérieurs et d’une fonctionnalité de reconnaissance faciale.

Chez nos voisins belges, deux entreprises testent quant à eux les « bureaux bus » et proposent à leurs salariés de se rendre sur leur lieu de travail… en travaillant. Le bus propose des espaces confortables, le wifi, des prises électriques et une machine à café. Le temps passé dans ce bus est décompté du temps de travail des salariés, une solution optimale pour ces derniers. Ceci d’autant plus qu’en Belgique les bouchons sont un véritable fléau.

Enfin, à Londres, les célèbres cabines téléphoniques rouges, délaissées depuis l’arrivée des smartphones, vont être transformées en bureaux nomades. Les cabines seront équipées d’un écran, d’un imprimante/scanner et d’une machine à café.

 

Pour le moment, la plupart des initiatives « outdoor » ne sont encore qu’à des stades de tests. Les acteurs de l’immobilier se sont déjà emparés du concept pour la version « indoor » avec des espaces « plug and play » dans les halls d’accueils. Des acteurs comme Covéa Immobilier ou AEW Europe proposent notamment des espaces équipés de tables hautes, prises électriques et wifi pour offrir des moments de microworking à leurs clients et visiteurs. Le bureau de demain sera résolument nomade.

 

Mathilde Billeret

Chargée de Marketing Produit