CBRE a filmé la conférence sur le thème “2014 : année d’opportunités ?” pendant laquelle s’expriment Boris PERNET de GEODIS Supply Chain Solutions, Christian SANCHEZ d’AUCHAN et Caroline CECCALDI de CBRE.

Quelles sont les tendances logistiques observées en 2013 et qui vont se renforcer au cours des prochains mois ? Comment contourner les risques de marché et quelles sont les opportunités dont peuvent bénéficier les utilisateurs ? Les intervenants feront le point sur les éléments de stimulation de la logistique (e-commerce, massification, mécanisation, …) et donneront chacun leur analyse des marchés immobiliers (qualité du stock, localisations prime, optimisation du coût immobilier, …).

 

Après une croissance assez modeste en 2013, le marché devrait reprendre un peu de vigueur en 2014. On s’attend dans les meilleures perspectives à 1% de croissance et 1,7% en 2015. Le groupe Auchan est très sensible à la consommation par sa nature, quelle est votre analyse du contexte économique actuel ?

Boris PERNET, Directeur Ingénierie et Solutions GEODIS – Directeur Général de GEODIS OPTIMISATION :

2014 est une année de renaissance car le Groupe Auchan est dans un plan d’une reconquête commerciale avec un repositionnement pris important car c’est devenu l’un des facteurs économiques essentiels de réussite en France. L’année 2013 a été une année difficile puisque le Groupe Auchan a connu une contraction de son chiffre d’affaires de plus 1,5% qui reste pour le Groupe une exception car la France est un marché mature. Nous sommes en 2014 sur une année de transition, de reconstruction de l’activité commerciale et également avec un repositionnement de nos outils logistiques, et donc par conséquence, de nos actifs immobiliers car le Groupe passe d’une politique de régionalisation à une politique de nationalisation des sites et des activités. On passe d’un métier de masse avec des gros volumes à transiter, à demain x vecteur de flux qui sont complètement distincts des uns des autres.

 

Concernant les tendances, on parle de massification de flux, on parle d’e-commerce… Quels sont ceux qui seront les marchés niches de demain et qui vont se renforcer dans les mois à venir ?

Christian SANCHEZ, Directeur Régional Approvisionnements et Logistique Ile-de-France AUCHAN :

C’est un vaste chantier car on a pu observer beaucoup de modifications. Le e-commerce structure le marché. Néanmoins, nous attendons encore pas mal de changements, y compris sur le e-commerce. Les purs-players seront-ils toujours aussi présents ? Les canaux de distribution actuels vont reprendre un peu des couleurs ? Est-ce que les groupes tel que le groupe Auchan a déjà entamé ce virage ? Que va-t-il se passer par rapport à ces sites qui sont des purs-players ? Beaucoup d’évolutions à attendre mais une chose est certaine, c’est que le e-commerce restera un canal important de distribution même si je pense néanmoins que ce ne sera pas le seul.

Boris Pernet :

La principale tendance observée est la massification qui nous est imposée à la fois pour des contraintes économiques puisque nous restons sur des flux de plus en plus importants et de plus en plus optimisés. Nous avons à la fois des contraintes réglementaires en même temps que des contraintes d’accompagnement de nos effectifs mais également une nécessité de rester compétitifs sur l’ensemble de la chaîne. Aujourd’hui c’est donc un accompagnement du commerce, du flux et un accompagnement des exigences des clients qui deviennent de plus en plus importantes. Toute la partie transport va devenir stratégique sur l’ensemble des flux car l’immobilier va devenir la deuxième variable de coût, la première étant les transports. Nous nous retrouvons aujourd’hui « piégés » à notre propre jeu qui est d’aller chercher d’abord l’optimum versus une rentabilité.

Christian Sanchez :

Nous rencontrons également des soucis de fiscalité qui sont difficiles à comprendre. Si je prenais un ratio, les coûts de construction en France ce sont environ 35% du coût de production. Nous arrivons donc dans la situation où nos clients finissent par prendre eux-mêmes de l’immobilier, ce qui « améliore » notre modèle économique mais qui détruit toute une partie où nous créeions de la valeur auparavant.

 

Quel pourrait être le message à adresser aux acteurs de l’immobilier logistique, quels pourraient être les éléments de progrès à faire dans les années à venir ?

Boris Pernet :

L’enjeu de demain, c’est que l’ensemble des investisseurs et des acteurs de l’immobilier nous accompagne dès la conception de la problématique et au plus tôt. Nous sommes à la fois générateurs de risques, nous sommes également contraints par nos activités car nous naviguons à vue sur un certain nombre de flux. L’enjeu serait donc de trouver un compromis entre l’évaluation des risques de demain de nos activités, la conception des bâtiments et la prise en compte dès le départ de l’ensemble des contraintes possibles ou potentielles qui sont à traiter par le bâtiment lui-même.

Christian Sanchez :

Le compromis est le point central de l’enjeu de demain. C’est le cas dans la négociation au niveau du coût des bâtiments, avec les clients…