Interview d’Antoine Russail qui dirige le département des Petites et Moyennes Surfaces sur le secteur Paris-Opéra, Bourse-Opéra et Saint Lazare.

Les start ups se développent à un rythme différent des entreprises classiques, parfois avec une augmentation d’effectifs très forte et rapide. Comment les accompagnez-vous face à ces enjeux ?

AR : Les start ups ne sont en effet pas des entreprises classiques. Elles peuvent développer une croissance exponentielle dans un temps record au rythme de leurs levées de fonds. Une ambition de développement qui impacte directement leur choix d’immobilier de bureaux et qui nécessite des conseils juridiques et une connaissance du marché immobilier que CBRE est en mesure de leur prodiguer. Compte tenu des incidences économiques, sociales et financières qui peuvent peser sur le futur de ce type d’entreprise, nous pouvons leur apporter une forte valeur ajoutée en matière d’information et de conseil.

Avez-vous un exemple ?

AR : Oui, prenons l’exemple de la question juridique récurrente qui est le format 3/6/9 du bail commercial qui peut figer les choix immobiliers des start-ups dépendantes de leur développement économique. L’un des enjeux stratégiques de notre mission est de convaincre le propriétaire – qui impose souvent un bail de 6 ans – d’accepter de louer 2000 M² à une start-up qui n’a besoin que de la moitié. La start-up pourra alors s’engager dans une sous-location qui lui permettra de rester 6 ans dans ses locaux. Malgré l’engagement de la start-up dans un bail ferme, le contexte souple et flexible de la sous-location permet aux start-up qui vont rarement au bout de leurs baux 3 ou 6 ans de faire des recherches de successeurs. Une opportunité pour le bailleur qui parvient généralement à augmenter son loyer au bout de seulement deux ans et à s’assurer ainsi d’une augmentation constante de leurs revenus.

Devenu l’un des principaux secteurs d’activité de la zone géographique que vous couvrez, en plein Silicon Sentier, le milieu des start-ups est très différent des entreprises classiques. Comment avez-vous adapté vos méthodes de travail ?

AR : Entreprise internationale, CBRE est l’une des premières sociétés de conseil en immobilier d’entreprise à avoir accompagné les start-up américaines dans leur implantation française. Notre organisation bâtie autour d’équipes dédiées à un secteur géographique et à une typologie d’utilisateurs peut répondre aux stratégies immobilières des start-up. Nos méthodes de travail intègrent notamment des veilles d’information sur les nouvelles technologies, les générations Y, Z et les tendances émergentes en matière d’immobilier. Enfin, notre culture du digital et la pratique d’outils performants comme nos codes vestimentaires se rapprochent des codes de la start-up. En résumé, notre ADN, notre fonctionnement et notre langage culturel nous permettent de construire une collaboration naturelle avec les start-up qui partagent avec nous la culture de la négociation et de la performance.