Le choix de mise en place d’une ou de plusieurs solutions de mécanisation ou d’automatisation passe par une analyse multicritère. 

Bien-être

Si l’automatisation répond toujours à une quête de productivité, elle s’adapte avec plus ou moins de pertinence d’une organisation à l’autre. L’entrepôt logistique, qu’il consacre le stockage, les flux ou les deux simultanément, peut s’orchestrer de multiples manières. Dans quel cas ces process font-ils sens ? Explications de Jérôme Lesur, Directeur Grands Comptes Logistiques chez CBRE.

1- Maturité du business

En premier lieu, la maturité du business, son modèle de croissance, détermine la capacité à investir, autorisant le dimensionnement de l’investissement. Si les perspectives de développements sont trop fortes, comment anticiper ?

2- L’appétence pour la tech

L’appétence pour la technologie, l’automatisation ou l’informatique dépend de la culture de l’entreprise, de son positionnement. Le rapport à la technique guide en filigrane l’action. La facilité de recourir à une main d’œuvre intérimaire peut par ailleurs se constituer comme un contre-argument. La logistique n’est-elle pas, aujourd’hui encore, « un métier d’hommes » ?

3-  Le type de produit

La nature des produits est très certainement déterminante. S’agit-il de biens standardisés ? Si le format des produits est désormais bien contourné par les systèmes automatisés, quid du contrôle pondéral pour des produits à poids variables, ou des déclinaisons uv/taille/couleur dans le textile par exemple ?

4- L’unité

Influençant les capacités de traitement et les réponses en équipements appliquées au stockage ou à la préparation des commandes, l’unité (pièce, PCB, palettes, palettes mixtes ?) est également un paramètre majeur, plus ou moins hétérogène selon les faisceaux de distribution impliqués.

5- La saisonnalité

Enfin, la saisonnalité constitue un facteur de taille. Moins l’activité est saisonnière, plus elle est aisément automatisable. À défaut, l’entreprise fait face à une question stratégique : comment dimensionner l’outil ? Faut-il calibrer l’inves- tissement dans l’objectif d’encaisser les flux, de gérer les pics ? Le retour sur investissement déterminera la pertinence pour l’utilisateur de se lancer dans un chantier coûteux, ou d’opter pour un traitement manuel ou semi-manuel avec renforts ponctuels en personnel.

Mais ce n’est pas tout…

D’autres paramètres, évoqués par de nombreux spécialistes, pèseront dans la balance. Celui de la volumétrie du stock, du nombre de produits reçus/expédiés par jour, se suffira dans certains cas à lui-même (en témoignent les besoins d’automatisation, et désormais de robotiser, des sociétés de flash sales). La recherche de fiabilité pourra plaider en faveur de l’automatisation.

S’ancrer ou conserver son agilité

Plus paradoxal, l’ancrage territorial n’en est pas neutre pour autant : volonté assumée de faire appel à la main d’œuvre locale dans le cas de distributeurs régionaux, ou au contraire réticence à investir pour conserver ses capacités de mobilité dans le cas de firmes ultra-concurrentielles, la flexibilité est souvent plus politique… que technique.

CONTACT : Vincent POISSON

Directeur Conseil en Supply Chain