Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé, dresse le bilan des meilleurs centres-villes marchands et met en avant les évolutions positives, sur le plan commercial, sociodémographique et économique, qui participent à la revitalisation des villes. Que penser de ces résultats ?

Bien-être

C’est dans un contexte particulier, troublé par les mouvements sociaux de la fin d‘année 2018, que la fédération du commerce spécialisé dresse un bilan sur les activités des meilleurs centres villes, ainsi que ceux qui avancent dans le bon sens. Par sa représentativité (elle fédère 300 enseignes commerciales) et son expertise, Procos dispose d’une base de données performante qui permet une bonne compréhension du marché.

Dévitalisation des centres-villes : un constat préoccupant

Les centres-villes – et principalement ceux des villes « moyennes » – rencontrent, de manière générale des difficultés. Le taux moyen de la vacance est passé progressivement de 7,2 % en 2012 à 11,9 % en 2018. Les entrées en magasins sont en baisse dans toutes les typologies de pôles commerciaux. Exception faite pour la catégorie « rue », c’est à dire les magasins de centre-ville qui ne sont pas dans des ensembles commerciaux. Le trafic des magasins est en baisse constante, (-5% en moyenne par an). Heureusement le chiffre d’affaires dans ces mêmes enseignes ne diminue pas aussi fortement (-1 à – 2%) grâce à l‘amélioration du taux de transformation ou du ticket moyen.

Origines du déclin : le débat reste ouvert

Les éléments provoquant cette baisse de trafic sont pluriels, et divisent parfois les acteurs. Procos avance par exemple que l’augmentation des surfaces commerciales (qui serait trop rapide par rapport à la croissance de la population) serait une cause de ce ralentissement. Un argument non retenu par tous. Néanmoins, on admettra que la croissance des achats en ligne (10 à 15% par an), le niveau des loyers commerciaux, les problèmes d’accessibilité, la mise à disposition de services élémentaires ou la vie événementielle sont autant de paramètres qui entrent en jeu sur le plan du développement commercial.

Des actions diverses

La fédération donne en exemple des actions concrètes mises en œuvre par les communes. Cela peut-être des outils d’observation et de mesure ou l’implantation de médecins en plein centre, comme à Strasbourg. Certaines villes agissent sur l’habitat : Châteauroux taxe les logements vacants afin d’inciter les propriétaires à céder ou à louer leurs biens. Dijon agit sur l’accessibilité en remboursant les tickets de bus et de tram utilisés par les consommateurs pour se rendre dans les commerces. Dans la même veine, Laval prévoit la construction d’un grand parking pour simplifier l’accès au centre.

Relancer le train de la consommation grâce aux locomotives

Susciter l’envie de venir dans un centre-ville peut également passer par les « locomotives ». C’est sur ce principe que Niort ou Evreux ont facilité l’arrivée d’H&M, Compiègne celle de Monoprix ou Nantes qui a favorisé l’implantation Uniqlo. Les événements culturels sont également des facteurs d’attractivité forts : festival de la bande dessinée à Angoulême, biennale du design à Saint-Etienne… L’animation peut aussi se manifester au quotidien avec des parcours culturel ou des marchés de producteurs par exemple.

« Cœur de ville » : une entrée en scène attendue

Force est de constater la variété des démarches comme en témoignent les exemples fournis par Procos. Ils nous amènent cependant à nous interroger sur la structuration globale de ces multiples chantiers. Une méthodologie accompagnée d’une politique globale et de moyens supplémentaires semble nécessaire. C’est dans cette logique que le programme national « Action Cœur de Ville » combine les espoirs. Dotée de 5 milliards d’euros, cette opération vise à revitaliser le centre de 222 communes en soutenant notamment le renouvellement des commerces et la rénovation des logements.