Jusqu’au 10 juillet 2016, la France accueille un évènement sportif majeur dont les enjeux économiques et immobiliers sont importants en termes d’investissements en équipements et infrastructures publiques.

La construction et la modernisation des stades dépassent la simple sphère « footballistique » au delà de l’effet accélérateur que l’Euro 2016 a pu impulser. L’enjeu urbain est considérable : ces équipements sont à l’origine du développement, de la création ou de la revitalisation de quartiers ou de zones.

Les 10 stades de l’euro 2016

Pour accueillir les 51 matchs de la compétition, 10 stades ont été choisis :

  • 4 ont été construits, à Bordeaux, Lille, Lyon et Nice
  • 5 ont été lourdement rénovés, voire agrandis à l’image du stade Vélodrome à Marseille
  • Seule l’enceinte du Stade de France à Saint-Denis n’aura pas nécessité de travaux de rénovation importants

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Vers des stades modulables et multifonctions

Le business model des stades et de leur exploitation a évolué : flexibilité et inventivité au service de la rentabilité.

La tendance est d’augmenter leur utilisation en dehors des matchs, en hébergeant des concerts ou d’autres manifestations sportives mais aussi des événements d’entreprises. Le stade devient alors un espace multifonctionnel et flexible, ce qui augmente sa fréquence, améliore la rentabilité mais bénéficie aussi à l’activité de la zone en termes de flux générés.

Cette hybridité est illustrée par le stade de Lille qui offre 5 configurations possibles. Selon Bertrand d’Hérouville, président d’Elisa, filiale d’Eiffage en charge de l’exploitation du Stade Pierre Mauroy, “la conception du stade de Lille s’est focalisée sur la multifonctionnalité. Cela a permis au stade d’accueillir en moins d’un mois, en novembre 2014, 50 000 spectateurs pour un match de football puis le supercross Paris-Lille. Moins de 5 jours plus tard avait lieu la finale de la Coupe Davis, avant de recevoir à nouveau un match de football.”

Cette flexibilité est aussi illustrée par la possibilité d’exploiter des espaces de restauration toute l’année ouverts à tous ou encore de pouvoir bénéficier pour les entreprises environnantes de parkings en dehors des jours de match.

Un stade doit être connecté à la ville, être ouvert sur son environnement

Le stade est un élément déclencheur de la revitalisation ou du développement de zones, un outil au service de la politique urbaine. Les initiateurs du projet doivent tout d’abord s’assurer de la bonne desserte routière et en transports en commun du territoire choisi et les pouvoirs publics investir en conséquence pour en assurer la meilleure accessibilité. Il faut pouvoir connecter le stade au bassin de population et d’emplois pour faciliter et optimiser les flux et déplacements. Souvent construit sur des terres agricoles ou des friches industrielles, le stade est alors un élément structurant permettant aux collectivités locales de penser ou repenser l’organisation urbaine et de développer ou redynamiser certains quartiers.

L’exemple français le plus spectaculaire des dernières décennies est celui du stade de France à Saint-Denis, qui a entraîné la création de logements, de commerces, de bureaux et d’hôtels aux alentours sans oublier une amélioration de la desserte du quartier de La Plaine grâce à la création d’une gare RER.

Stade de France

 On conclut ?

Au final, si la création de stades peut être un élément déclencheur de réorganisation voire de métamorphose urbaine, il ne faut pas attendre qu’à elle seule elle crée une dynamique tertiaire, qui a besoin notamment d’une localisation peu éloignée des centre-villes, d’une bonne desserte et ceci à des coûts maîtrisés.


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Auteurs : Aurélie Lemoine, Thomas Baron, David Tran 

Contact EMEA Richard Holberton