A l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air le 25 septembre, CBRE s’intéresse aux impacts de la pollution sur l’immobilier.

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Plus de doutes sur le sujet, la France n’est pas épargnée par les problématiques de pollution atmosphérique. Menacée en avril 2015 par l’exécutif européen d’être renvoyée en justice, la pollution fait tousser la France. Un rapport publié en juillet 2015 par la commission d’enquête sénatoriale montre que la pollution atmosphérique coûte cher à notre économie (plus de 100 milliards d’euros par an). Alors Paris risque-t-elle de devenir le nouveau Pékin ? Quelles sont les impacts de cette pollution sur le monde de l’immobilier ?

Ce sont à ces questions que Ludovic CHAMBE, Responsable Développement Durable chez CBRE France, s’est attaché d’apporter quelques réponses en s’appuyant sur l’étude menée par ses collègues chinois au 1er semestre 2015 : « PROPERTY AND POLLUTION, The Impact of Smog on the Beijing Office Market ».

 

Immobilier et pollution

La pollution atmosphérique a et aura, qu’on le veuille ou non, un impact sur l’immobilier et particuliè-rement sur l’immobilier de bureaux précise Ludovic CHAMBE. On peut retenir les 3 sujets suivants :

  • Localisation des entreprises pour attirer les nouveaux talents
    D’après une enquête réalisée en 2014 pour la Chaire Immobilier et Développement Durable de l’ESSEC, 81 % des étudiants franciliens se disent préoccupés par la pollution de l’air et 54% d’entre eux pourraient refuser une offre d’emploi dans une ville dont la qualité de l’air est mauvaise.
    Pour les entreprises, les décisions en matière d’implantation dépendent de plus en plus des questions suivantes : où se trouve la main-d’œuvre et où est-il possible de la faire venir ?
    On se rend donc bien compte que pour attirer de nouveaux talents les entreprises auront tout intérêt à choisir des villes moins exposées aux phénomènes de pollution.
  • Confort et bien être des salariés
    Le coût sanitaire de la pollution de l’air s’envole lorsque l’on totalise la prise en charge des pathologies imputables aux différents polluants et l’impact des arrêts maladies ou du temps de travail aménagé sur la productivité des entreprises.
    Chaque année, 650.000 journées de travail seraient perdues en France à cause de la mauvaise qualité de l’air qui entraîne des allergies, des maladies chroniques (asthme) voire des cancers. A lui seul, l’air intérieur pollué représenterait 19 milliards d’euros de dépenses, tandis que l’impact sur le système de santé est évalué à 3 milliards d’euros au minimum.
    Nos clients et notamment les IRP (Instances Représentatives du Personnel) sont de plus en plus attentifs sur ces sujets, ils sont en recherche constante de solutions pour améliorer le confort et le bienêtre de leurs salariés. Lors de nouveaux aménagements de bureaux mais également en phase exploitation, les solutions à mettre en œuvre se développent et sont de plus en plus nombreuses.
  • Dégradation accrue du patrimoine immobilier
    La pollution amène également un surcoût dans les rénovations des bâtiments notamment à cause de la présence de plomb sur les façades à rénover. Cette contamination, due à la pollution ambiante, c’est-à-dire aux émanations de métaux lourds provoqués par les échappements, a un impact conséquent sur les budgets de rénovation. En raison de la pollution de l’air et de la protection des travailleurs exposés au plomb, les budgets de rénovation des façades peuvent être multipliés par près de 10.

 

Exemple de Pékin

CBRE a mené au 1er semestre 2015 une étude auprès de 73 entreprises dont le siège était basé à Pékin. Les enseignements de l’étude sont rappelés ci-dessous :

  • La qualité de l’air comme priorité n°2 pour les utilisateurs à Pékin
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    Près de 66% des participants à notre enquête identifiaient la pollution de l’air comme le deuxième frein à l’implantation de leurs bureaux à Pékin après l’augmentation des loyers.
  • La qualité de l’air facteur important pour la santé et la productivité des salariés
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    Les employés des entreprises interrogées précisent que l’impact sur la santé est la préoccupation la plus importante concernant la qualité de l’air. 68% des entreprises interrogées pensent que la pollution de l’air est une menace pour la santé et la productivité de leurs salariés.

De plus, 60% estiment que la qualité de l’air est un facteur qui rend moins enclin les expatriés expérimentés à venir travailler à Pékin. On note par ailleurs que le nombre d’expatriés expérimentés a baissé ces deux dernières années à Pékin. Les expatriés plus expérimentés qui peuvent plus facilement choisir leur destination privilégieraient les villes moins pollués.

 

> Sources :