Un sujet d'actualité au vu de tous les articles parus sur le sujet ! Les appellations varient, le thème reste le même : des bureaux temporaires, ouverts aux entrepreneurs, sans engagement.  Nous avons sélectionné pour vous, chefs d'entreprise, les meilleures informations publiées dans la presse. Attention, vous pouriez devenir SBF (Sans Bureau Fixe) !

 

A NOUS PARIS, "Le coworking, bureau du troisième type"
#537, octobre 2011, par Sophie Peyrard. 
     
Entre travail à domicile et travail en entreprise, les lieux de "coworking" proposent une sorte d'entre-deux aux travailleurs indépendants en mal d'espace. Bien plus que de simples bureaux à partager, ces openspaces conviviaux permettent aussi d'échanger des compétences et de se créer un réseau, favorisant ainsi le travail collaboratif.

Nous sommes dans le temple du coworking parisien, la Cantine, un vaste espace réparti sur plusieurs étages, situé au cœur du 2e arrondissement. On y trouve un openspace de quatorze postes de travail avec connexion à la fibre optique, mais aussi des bureaux indépendants et salles de réunion, une cafétéria et des espaces de détente.  Pour y accéder, chacun paie une cotisation, ou réserve sa place au mois, à la joumée (10 €), voire à la demi-journée (7 €).
Ce lieu de coworKing a vite été adopté par les développeurs, designers, blogueurs, consultants en marketing ou auto-entrepreneurs. Pour résumer, tous ceux que l'on appelle les travailleurs nomades, c'est à- dire des indépendants qui peuvent se livrer à leurs activités de n'importe où avec un ordinateur et une simple connexion internet.

Quand on vient travailler dans un espace comme celui-ci, cela nous force à avoir des horaires et à faire une coupure entre le pro et le perso. C'est beaucoup plus structurant et on gagne en efficacité. Si de plus en plus d'indépendants décident de partager leur espace de travail par souci d'économie, ils le font aussi par besoin de socialisation et de motivation.
Ici, pas question de ne pas saluer le matin, encore moins de se faire tout petit pendant la pause café. Et si tout le monde partage un même espace, chacun travaille pour des clients distincts et cela change tout. Sans hiérarchie, sans compétition, sans politique, on est loin de l'atmosphère du bureau telle qu'on la connaît.

C'est en 2005, aux Etats-Unis, que le concept de coworking a été créé suite au boom des nouvelles technologies et du e-commerce. Le premier site a vu le jour à San Francisco dons un loft de travail appelé "Hat Factory". D'abord siège de trois travailleurs indépendants, il a été rapidement ouvert à d'autres pendant la journée. L’idée, rapidement reprise par de nombreux travailleurs nomades, va essaimer un peu partout. On compte aujourd'hui 700 lieux de coworking répartis dans plus de trente pays, dont plus d'une dizaine en France, à Paris, Marseille, Lille, Rennes, La Rochelle, Toulouse…

« Il faut bien comprendre que le coworking offre plus qu'un lieu de travail à partager. Il permet aussi de se créer un réseau et d'échanger des compétences », explique Marie-Vorgan Le Barzic directrice de la Cantine.
On voit régulièrement des coworkers qui finissent par faire du business ensemble, un graphiste qui se retrouve à bosser sur le site créé par son voisin, un développeur qui donne un coup de main à une entreprise du net, etc
L'environnement est propice au fourmillement d'idées dans une atmosphère de liberté et de créativité, où chacun fait partie du même monde. C'est l'échange et le ''frottement" entre les codeurs, développeurs, technophiles, innovateurs, entrepreneurs, utilisateurs, etc  qui favorisent l'innovation, la conception et l'émergence de nouveaux produits et services.

 

 

"Coworking", un oasis pour les travailleurs nomades
L'Express Style, 25/10/2011 par Frédéric J. Brown

Toutes enseignes confondues, la France compte plus de vingt espaces de "coworking", dont sept à Paris. Dix-huit sont en projet selon le site Internet Coworking initiatives. "La particularité des espaces français, par rapport à ceux des autres pays, c'est qu'ils sont généralement soutenus par les pouvoirs publics", indique Jean-Yves Huwart, organisateur depuis 2010 de la conférence européenne du "coworking". Loin devant l'Hexagone, les Etats-Unis dénombraient 350 espaces à la fin mai, sur 820 dans le monde, selon le "webzine" de référence Deskmag. "A San Francisco, où le phénomène est né en 2005, il y a un espace tous les deux ou trois blocs", lâche Jean-Yves Huwart. En Europe, l'Allemagne (67) mène la danse. "Le coworking connaît une croissance exponentielle, affirme Jean-Yves Huwart. En moyenne, on observe chaque année un doublement du nombre d'espaces."

Regus publie les résultats de son étude sur les tiers-lieux, menée auprès de 17 000 entreprises du monde entier. Elle démontre que le travail au sein de ce nouveau type de lieux de travail, beaucoup plus flexible et permettant un meilleur arbitrage entre vie professionnelle et personnelle, s’impose comme la nouvelle norme. Cependant, le mythe selon lequel la flexibilité passe nécessairement par le travail à domicile est sérieusement remis en cause.

L’idée de « tiers-lieux», un lieu où l’on passe une partie de notre vie, mais qui ne soit ni notre domicile ni notre bureau, a été introduite dès 1989 par Ray Oldenburg dans son ouvrage The Great Good Place. Aujourd’hui, grâce aux avancées de la technologie sans fil, ce concept a évolué : il ne s’agit plus d’un simple espace social ou d’un lieu de divertissement, mais d’un espace de travail flexible destiné aux collaborateurs itinérants. Devant la multiplication de ces lieux de toute sorte (centres d’affaires, clubs, bibliothèques et lieux informels tels que des cafés), Regus a voulu approfondir le sujet et analyser les besoins et réactions des entreprises.

* Pouvoir travailler dans un espace proche du domicile améliore de manière significative l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, la satisfaction au travail ainsi que la productivité. 73 % des personnes interrogées ont cité la commodité du lieu comme le plus grand avantage des troisièmes espaces de travail.
* La proximité des troisièmes espaces par rapport au domicile permet aux utilisateurs de réduire leur stress, de ne pas perdre de temps dans les transports, d’éviter les embouteillages et de réduire leur empreinte carbone.
* La grande majorité des personnes interrogées ne souhaitent pas travailler à domicile, facteur d’isolation. Elles préfèrent travailler en compagnie d’autres personnes et profiter ainsi de la synergie et de l’émulation des autres actifs, le tout sans être dérangées et en bénéficiant de l’accès aux technologies et aux équipements non disponibles à domicile, ainsi que de la liberté de se concentrer sur leur travail dans un environnement professionnel, hors du cadre familial.
* Le travail au sein des tiers-lieux permet aux sociétés de réduire leurs engagements immobiliers, d’utiliser de manière flexible des équipements sur demande, tout en conservant une forte image professionnelle.

Selon le professeur Ziona Strelitz, qui a rédigé ce rapport : « Les conditions technologiques, économiques et sociales actuelles créent des opportunités pour chacun et présentent de nouveaux enjeux pour les entreprises. Les entreprises doivent ainsi relever un défi majeur : attirer et capter des talents. Le travail au sein des troisièmes espaces, lorsqu’il améliore la qualité de travail, va dans le sens de ce programme. »

 

Le «coworking » attire les sans-bureau-fixe
Le Monde, 28/09/2011 par RAFAËLE RIVAIS

La location à la journée de lieux de travail partagés séduit de plus en plus les jeunes entrepreneurs. Rares sont les espaces de coworking qui acceptent les travailleurs nomades, à la journée, comme La Cantine, Soleilles Cowork, ou bientôt La Mutinerie (Mutinerie.org) à Paris. Les grands groupes toutefois s'y mettent, à l'instar de Multiburo (Multiburo.com). La plupart proposent des locations au mois, comme Lawomatic (Lawomatic.fr), ou pour une période plus longue, et sous conditions, comme Community Space. Le système intéresse aussi nombre d'entreprises, situées loin de Paris, et cherchant des locaux pour héberger leurs salariés ou leurs commerciaux entre deux rendez-vous.

Jean-Baptiste Roger, l'enthousiaste conseiller numérique du président de la région Ile-de-France explique : « La Cantine, c'est du Facebook grandeur nature, c'est fait pour mettre les gens en réseau ». La région soutient financièrement l'établissement, créé en 2008, ce qui explique la modicité de ses tarifs. A la demande de jean-Paul Planchou, vice-président socialiste en charge de l'innovation, la collectivité locale a prévu un million d'euros dans le budget 2012 pour favoriser l'émergence d'autres locaux de ce type. « Il n'y en a qu'un ou deux à Paris, mais dans un an, nous en attendons une quinzaine », assure M. Roger. « Ce modèle du "tiers-lieu", ni bureau, ni domicile, explose dans le monde », assure le conseiller, qui revient des Pays-Bas, où il y en a déjà 300 »

 

Aller plus loin :

Quelques adresses à Paris :

  • La Cantine : 151, rue Montmartre, Passage des Panoramas, 75002
  • Soleilles Coworking : 13, rue Vivienne 75002
  • Lawomatic : 20. rue Jean Moinon  75010
  • Community Space : 70, rue Amelot 75011
  • La Ruche : 84, quai de Jemmapes 75010
  • Next & Coworking : 55, avenue Hoche 75008