Le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) représente à lui seul 44 % de la consommation d’énergie finale en France et 26 % des émissions de gaz à effet de serre. Le bâtiment est donc le premier secteur consommateur d’énergie en France, avant le transport et l’industrie. Et le second secteur émetteur de gaz à effet de serre.
Immeuble de bureaux – Villeurbanne – 6 500 m2 – MOA : DCB Capital – Architecte : Jean Bocateille architecte
Energie grise
Devant les défis énergétiques à relever par le pays, les évolutions réglementaires ont permis de faire évoluer ces dernières années les pratiques de l’ensemble de l’industrie de la construction. Grace à l’application des différentes réglementations thermiques successives, les immeubles neufs sont de moins en moins énergivores au point que les futurs bâtiments neufs auront un bilan énergétique quasi nul.
Toutefois, un poste de consommation n’a pas diminué ces dernières années, il s’agit de l’énergie grise. C’est-à-dire l’énergie nécessaire à la fabrication, à l’entretien, à la maintenance, à l’adaptation et à la déconstruction des bâtiments.
La chasse au carbone
Des démarches volontaires se sont développées ces dernières années permettant de démocratiser ces sujets et faciliter leur prise en compte dans les projets immobiliers.
On peut notamment nommer la Charte Cicolab, une charte d’engagement lancée en 2017 en faveur de l’économie circulaire et du réemploi dans l’immobilier. De nombreux Maitre d’Ouvrage sont engagés tels que AEW, AXA, Covea, Gecina ou encore Groupama. Le label Bâtiment biosourcé quant à lui permet de mettre en lumière les bâtiments qui intègrent une part significative de matériaux biosourcés dans leur construction, comme le bois ou le chanvre. Citons également le label BBCA, – Bâtiment Bas Carbone – qui atteste de l’exemplarité d’un bâtiment en matière d’empreinte carbone. Lancé en 2015 par une association, il compte plus de 120 intervenants de l’acte de construire. Enfin le label E+/C- présage de la future réglementation thermique et environnementale.
Analyse en cycle de vie
Ces dernières années, les outils d’Analyse en Cycle de Vie (ACV) ainsi que le développement de la connaissance de l’impact environnemental des matériaux à travers les FDES (Fiches de Déclarations Environnementales et Sanitaires) permettent aux équipes de conception de faire des choix éclairés concernant le type de produits utilisés.
La répartition énergétique par poste est difficile à comparer, du fait des différences marquées entre les types de bâtiments. Toutefois on peut noter que la structure du bâtiment occupe en valeur relative de 20 % à 50 % du total énergétique.
Tous les choix de conception en termes de matériaux ou d’équipements ne se valent pas en termes d’énergie grise et le bois se démarque grâce à une empreinte carbone réduite.
Le bois est l’une des solutions amenées à fortement se développer dans les années à venir. Alors pari d’avenir ?
Ludovic Chambe, directeur Développement Durable chez CBRE nous partage son optimisme : « En France, le nombre d’opérations en bois se multiplie. Ce type de matériau présente des atouts environnementaux indéniables, il est utilisé aussi bien pour la structure que pour l’aménagement intérieur, comme le prouvent ces deux exemples situés en région Auvergne Rhône Alpes ».
Programme mixte bureaux, logements, commerces. Saint Etienne. 3600 m2. MOA : GCC Immobilier. Architecte : Tectoniques
Ludovic CHAMBE
Directeur Développement Durable