CBRE a savouré l'article "Quel manager abandonnerait son bureau pour un open space ?" de Frédéric Fougerat publié le 12/06/2012 dans Focusrh.com, qui est repris ici dans son intégralité. Le directeur de la communication du groupe Altran détaille son choix de s'installer au milieu de son équipe dans un openspace. Le groupe Altran, conseillé par CBRE, s'est installé en 2011 et 2012 à Velizy Villacoublay dans les immeubles Topaz et Energy II.
Le bureau est un lieu presque mythique. Son emplacement, sa taille, son mobilier… sont autant de supposés signes extérieurs d’influence dans l’organisation. Aujourd’hui, cet attribut « du pouvoir » garde t-il un sens, en terme d’efficacité professionnelle, de management ? Et si la réponse était non. Qui abandonnerait son bureau pour un openspace ?
Si l’environnement professionnel est une donnée non négligeable de la qualité de vie au travail, notamment pour les sédentaires qui passent de longues heures sur un même lieu, ne serait-il pas temps de bouleverser certains codes, pour penser efficacité et non paraître, communication et non cloisonnement, équipe et non perso ?
A quel étage travailler ?
Il y a généralement deux écoles qui ouvrent plusieurs possibilités d’organisation. Le président s’entoure de ses N -1, mais il les éloigne de leurs équipes, ou, chaque N-1 est proche de ses équipes, au cœur de ses services, mais éloigné du président. Il n’y a probablement pas de solution parfaite ou idéale, chaque entreprise étant différente notamment de par sa taille et son activité. Mais en aucun cas la position géographique ne devrait être considérée comme un signe de valeur professionnelle. Ce n’est qu’une question d’organisation.
Je suis à l’étage du président… je suis important
La proximité implique une facilité de travail, une nécessité, pas une importance supposée ou une récompense. L’inverse ne suppose ni une infériorité, ni une punition. Dans un palace, le chef étoilé travaille en cuisine, pas dans le bureau mitoyen à celui du directeur des lieux. C’est pourtant la réputation de la carte et la qualité de la cuisine du premier qui peuvent faire la notoriété et la valeur de l’établissement du second.
Alors que la téléphonie portable et le web assurent dorénavant une proximité permanente et immédiate, avoir son bureau à côté de celui de son patron n’est plus une assurance de proximité, encore moins de complicité professionnelle. Parce que les collaborateurs sont en mouvement permanent, parce qu’ils se déplacent de plus en plus fréquemment et de plus en plus loin, la position d’un bureau devient souvent anecdotique et surannée et l’importance qu’on lui attribue dépassée.
Si mon bureau peut impressionner un temps par sa taille ou sa position, je n’impressionne personne si ma dimension professionnelle est médiocre.
J’ai un grand bureau… je suis important
Pourtant, dans nos cultures, le nombre de mètres carrés conserve une symbolique dans les esprits. Il ne correspond en fait à aucune réalité, mais demeure. Aussi, peut-être appartient-il aux managers, quand cela est possible ou se justifie, de faire évoluer les esprits, de casser les codes, de démystifier les apparences pour valoriser l’utile ?
C’est le choix que j’ai fait en ayant l’opportunité d’aménager un nouvel espace de travail pour mon équipe, à l’occasion d’un déménagement de siège. Face à cette situation nouvelle, il était possible de réfléchir à une nouvelle organisation de nos modes de fonctionnement, de relations, de partage. Fallait-il donc reproduire la même organisation cloisonnée et partir du principe que le bureau individuel était un acquis voire un droit ?
J’ai fait le choix de privilégier le confort professionnel et non le confort personnel, considérant que le premier pouvait servir le second. L’épanouissement professionnel conduisant souvent à l’épanouissement personnel, même si l’inverse n’est pas forcément faux.
J’ai donc fait le choix d’un large openspace, façon grande rédaction, permettant de partager au delà des informations, la même énergie, la même effervescence, dans l’objectif d’être plus opérationnel.
J’ai fait le choix de l’équipe, de la fonctionnalité et de la convivialité avec l’ensemble des collaborateurs sur un même espace dont le directeur du département et les directeurs ou managers d’équipes.
Beaucoup d’objections pouvaient se présenter, pour des raisons de concentration, de confidentialité… Pour parer à ces raisons, parfois fondées, un espace clos a été créé pour recevoir, organiser une conférence téléphonique ou échanger plus confidentiellement ; pour pouvoir aussi s’isoler pour une raison personnelle. Le pari a donc été pris de tous travailler ensemble dans un même espace partagé, plus vaste, plus lumineux, qui s’adapte parfaitement aux activités d’une direction de la communication, bien qu’éloigné de nos codes habituels.
Certains me diront que je n’ai rien inventé, c’est vrai. D’autres que cela désacralise ma fonction, peut-être. Mais mon ambition n’est certainement pas de devenir sacré aux yeux de mes collaborateurs, mais de partager avec eux une vision, de les motiver, d’animer une équipe de talents complémentaires, pour offrir à notre entreprise une communication efficace et performante. Aussi puis-je considérer qu’abandonner son bureau pour un openspace peut être un acte de management. Certains contesteront ce point de vue, car évidemment, tout le monde n’est pas prêt à abandonner son bureau pour un openspace.