Au travers de son dernier rapport « Flexible Revolution », CBRE s’est penché sur les raisons de l’important développement du marché des bureaux d’espaces flexibles dans les grandes métropoles internationales depuis 5 ans.
Un marché qui enregistre une croissance annuelle moyenne de 13% à l’échelle globale et qui se concrétise avec la création de 11 000 centres dans le monde. Une croissance qui devrait s’intensifier selon les conclusions d’une série d’entretiens menés auprès des directeurs immobiliers de grandes entreprises européennes par CBRE ( EMEA Occupier Survey 2017 ), qui estime que 41% des entreprises projettent de recourir à ce concept d’espace de travail alternatif dans les trois prochaines années.
L’émergence de ces espaces professionnels partagés répond aux besoins ponctuels d’une multiplicité d’utilisateurs pour une courte période. Ils se matérialisent sous différentes formes d’aménagements qui se déclinent du bureau privatif traditionnel avec services, à l’espace coworking, aux tiers lieux, à l’incubateur ou encore aux espaces hybrides. Ils sont la conséquence des évolutions majeures permises par la généralisation des technologies de mobilité, la nouvelle économie et les modes de travail flexibles mis en place dans les entreprises.
Drivers économique, technologique et tendances culturelles
Cette génération de bureaux accompagne l’essor de cette nouvelle ère économique dite « immatérielle » qui se traduit par un essor de l’auto-entreprenariat et des créations de TPE et le phénomène « Start-up ». Des acteurs économiques moins adaptés aux marchés immobiliers traditionnels de par la fluctuation de leur développement et leur difficulté à offrir les garanties financières exigées par les investisseurs ou propriétaires. Les solutions d’espaces flexibles dédiés avec des services associés conçus pour encourager l’échange, le business, la créativité sont ainsi venues répondre aux enjeux financiers et pratiques de ces nouveaux acteurs, tout en leur apportant une dimension conviviale et l’accès à des réseaux entrepreneuriaux.
Deux typologies d’acteurs très différents
A côté de ces petits acteurs, les grandes entreprises sont également friandes de ces nouveaux espaces flexibles. Petits et grands utilisateurs ne partagent toutefois pas les mêmes conceptions d’occupation de ce nouvel immobilier tertiaire devenu un secteur à part entière. Des différences de perception que devront intégrer les opérateurs et les propriétaires immobiliers pour mieux définir une offre d’espaces de bureaux flexibles adéquate à une demande qui varie aussi selon le secteur d’activité dans lequel s’inscrit l’entreprise. Le secteur d’activité le plus engagé dans le choix de ces bureaux alternatifs appartient aux entreprises technologiques qui intègrent in extenso dans leur stratégie immobilière ce principe de bureaux partagés, contrairement aux entreprises de la banque et de la finance de culture plus conservatrices qui privilégient la sécurisation et l’optimisation de leurs sites dans une stratégie immobilière à long terme. Entre ces deux approches, les tendances révèlent des entreprises exprimant des besoins spécifiques relatifs à la sécurité, à la qualité des espaces de réunion et à des espaces spécialisés.
Alexandre Fontaine
Directeur du département Bureaux Paris CBRE
Olivier Cros
Directeur du STUDIO CBRE