Les entreprises s’avèrent davantage disposées à payer plus cher pour des espaces offrant un haut niveau de services et de technologies. Parallèlement leurs intérêts et leur connaissance du secteur s’accentue.
Le type de services ou d’équipements que les entreprises souhaitent à l’avenir proposer à leurs salariés – directement ou par l’entremise du propriétaire de l’immeuble – a évolué. Parmi eux, trois dominent : les espaces de collaboration et de convivialité (74 %) ; les services de réception tels que l’accueil et la conciergerie (56 %) ; et les services aux employés tels que le nettoyage à sec ou la réception de colis (54 %), ces deux derniers voyant leur popularité progresser par rapport à l’an dernier.
LES TROIS SERVICES PRIORITAIRES
Le recours aux bureaux alternatifs constitue sans doute l’un des moyens mobilisés par les entreprises pour satisfaire leurs objectifs d’amélioration des services et équipements.
Mais la croissance continue de la demande s’explique aussi sans doute par une plus grande maturité des entreprises dans leur connaissance du secteur. Ces dernières apparaissent de plus en plus conscientes de l’existence d’une large gamme d’espaces. D’ailleurs, l’ensemble des différents types de bureaux alternatifs bénéficie d’une augmentation des intentions d’utilisation dans les trois années à venir.
Il est à noter que les centres d’affaires proposant des bureaux dédiés tout équipés/meublés se révèlent légèrement plus recherchés que les espaces de coworking.
LE SUCCES DES CENTRES D’AFFAIRES
Cela peut laisser entendre que les avantages supposés de l’esprit de « communauté » lié au coworking sont exagérés pour les grandes entreprises, et que l’implantation dans des localisations centrales riches en aménités urbaines peut s’y substituer.
Autre point intéressant : la progression de 22 points dans les intentions de recourir à un espace hybride, ce qui laisse penser que les entreprises, confrontées à une segmentation croissante des fonctions et des espaces, recherchent la possibilité d’adapter rapidement leurs modes d’occupation en recourant à différents formats de bureaux.
Ce constat, associé à la disposition croissante des entreprises à payer plus cher pour des espaces offrant un haut niveau de services et de technologies, et à la préférence de certaines pour des formats d’aménagement/livraison des plateaux non traditionnels, suggère un gisement croissant d’opportunités pour les propriétaires de bureaux traditionnels. En effet, le recours aux espaces alternatifs, s’il gagne en popularité, n’est pas perçu comme « idéal » dans tous les contextes. Un immeuble traditionnel, s’il offre des caractéristiques identiques, voire supérieures (meilleurs équipements technologiques, niveau de sécurité/résilience, confort/services, flexibilité et faculté de personnalisation), pourrait se révéler tout aussi attractif.
Nous observons une segmentation croissante des fonctions et des environnements de travail, avec peut-être la volonté d’adapter rapidement les modes d’occupation en recourant à différents formats d’espaces.
Déterminer la combinaison idéale entre les différents formats au sein d’un immeuble neuf, ainsi que le potentiel de rentabilité offert par le repositionnement d’un actif déjà en exploitation, constitue un défi majeur pour les propriétaires et les promoteurs. Nous prévoyons une forte poussée vers des espaces hybrides très adaptables, capables de coller à l’évolution des besoins de services et de compétences des entreprises. De fait, les grandes sociétés, désormais plus matures, commencent à réaliser que beaucoup d’environnements de coworking ne satisfont pas leurs exigences internes en termes de sécurité (des données, des informations privées), de résilience informatique, de normes acoustiques ou de conception. Elles perçoivent le recours à des ensembles de bureaux dédiés tout équipés comme mieux à même de répondre à leurs besoins.
Nous anticipons que les solutions hybrides, proposant un équilibre entre des bureaux dédiés, des espaces collectifs de rencontre et de petits espaces de coworking deviendront de plus en plus recherchées. La tendance est déjà manifeste dans certains secteurs : plus de 50 % des prestataires de services professionnels, par exemple, prévoient de recourir massivement aux espaces hybrides au cours des trois prochaines années, contre 30 % pour les entreprises opérant dans les sciences de la vie.
Certaines entreprises choisiront de monter des partenariats avec des propriétaires immobiliers traditionnels, afin de tirer le meilleur des bénéfices inhérents aux bureaux alternatifs pour les transposer aux bâtiments qu’ils louent.
Ils devront pour cela parvenir à nouer une collaboration étroite avec des propriétaires ouverts, prêts à offrir une souplesse commerciale accrue et capables de proposer des espaces riches en services et en aménités, à même de répondre aux demandes des salariés et donc d’optimiser l’eXpérience Utilisateur.