En l’honneur de la journée du sommeil internationale, la sieste au travail nous interpelle. Est-elle en passe d’être adoptée par les salariés français ? Chez CBRE une salle lui est dédiée.
La sieste accroitrait la créativité et la productivité de 35% selon une étude de la Nasa. Elle favoriserait également les capacités d’apprentissage et réduirait les risques d’accidents de la circulation ou du travail. Pourtant malgré cette glorieuse liste de bienfaits, elle reste mal perçue en France. N’est-il pas révoltant d’être payé à dormir ?
L’alerte santé
Vendredi 15 mars 2019 a lieu la 19ème Journée du Sommeil. En cette occasion, la présidente de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance interpelle sur l’impact de la transformation de notre mode de vie sur le sommeil. La transformation de notre organisation professionnelle et de notre système socio-économique est rapide et ne serait pas sans conséquences : « on observe qu’en 30 ans la durée du sommeil s’est réduite […]. Et on découvre que cette “dette de sommeil” est une épidémie qui aggrave la plupart des maladies chroniques. » Les Français dorment de moins en moins. Pour la première fois, le temps moyen de sommeil quotidien est inférieur à 7h selon les médecins du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) (étude publiée en mars 2019). Les 18-75 ans dormiraient 6h45 chaque nuit. Parallèlement l’insomnie chronique toucherait 13,1% des 18-75 ans.
L’influence des grandes figures
Adeptes des nuits courtes, comme Napoléon ou Macron, ou des réveils à l’aube, comme Jeff Bezos ou Tim Cook… Les grands hommes dorment peu dans l’esprit collectif. Le sommeil est-il démodé à l’heure de l’hyperconnectivité ? Heureusement le discours inverse existe également. À l’heure où l’attention au bien-être est prégnante, nombreuses sont les études qui viennent alerter sur les dommages que peuvent occasionner une suite de nuits trop courtes. Enfin pour l’anecdote il existe aussi des personnages illustres, à l’instar d’Albert Einstein, qui dormait beaucoup. Les historiens rapportent en effet que le scientifique avait besoin chaque nuit de 10 heures de repos.
Car si dans certains (rares) cas, certains individus n’ont effectivement pas beaucoup de beaucoup sommeil, d’autres compensent en allant s’endormir tôt ou en s’accordant des siestes. Ce besoin de dormir, très variable selon les individus, s’expliquerait, au moins en partie, génétiquement.
La salle de repos au bureau : un luxe et un point d’attractivité
Dormir au travail est peu valorisé dans l’esprit général entend-on. S’il est vrai, qu’en France, nous sommes encore loin de faire de la sieste une institution comme en Espagne, cette pratique semble pourtant de plus en plus acceptée au sein de l’hexagone. On peut aujourd’hui trouver des salles de repos dans les locaux de grands groupes ou dans certains espaces de coworking par exemple. Elles favorisent le bien-être et permettent aussi d’attirer talents ou clients .
L’expérience du refuge chez CBRE
Chez CBRE, le siège parisien dispose d’une salle spécialement dédiée à la sieste baptisée « le refuge ». Fatboy, canapé et ciel étoilé accueillent les salariés éprouvant le besoin de s’assoupir. […] Si au départ son utilisation fut hésitante, elle a été vite testée et approuvée par les collaborateurs.
« Le refuge est isolé et calme donc très pratique pour couper et reprendre le travail avec plus d’énergie. C’est aussi idéal pendant la pause déjeuner pour s’allonger, faire une sieste ou lire au calme. » explique Fatma Akar Consultante Research au département Etudes et Recherche.
Pour le BEH, la baisse du temps de sommeil n’est pas une fatalité dans la mesure où il existe des solutions. Inciter à la sieste, notamment sur les lieux de travail, en fait partie. “La pratique de la sieste est très simple et sans coût. Il est démontré que lorsqu’elle est bien faite (20 à 30 minutes), elle a une efficacité sur le temps de réaction et la qualité de l’éveil suivant la sieste, elle a aussi des bienfaits biologiques […]”.
Source : Le temps de sommeil par le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire