CBRE a lu Paris brille-t-il ? L’urgence d’une véritable stratégie d’attractivité pour le Grand Paris, une publication des Cahiers de la FNAIM Paris Ile-de-France. Ce dossier donne la parole à 10 professionnels, économiste, urbaniste, politique, consultant, conseil immobilier, sur le sujet d'actualité du grand Paris. Extrait.

 


Maurice Gauchot, Président de CBRE France, est notamment interrogé sur le rôle des professionnels de l’immobilier pour participer à l’ambition du Grand Paris. Il avance deux craintes.

La première est celle du risque de saupoudrage. Car les marchés, notamment tertiaires, ont besoin d’une masse critique pour se constituer et exister, notamment en termes d’attractivité. Une dispersion des efforts ne répond pas à cette problématique.

L’autre crainte tient au risque pratiquement inverse : celui de voir prédéterminer la vocation de tel ou tel site, pour l’accueil de tel ou tel type d’entreprises.
Les entreprises peuvent avoir des envies – et des besoins – contraires ! Tout particulièrement dans le domaine tertiaire, l’implantation des entreprises se décide aussi beaucoup en fonction de leurs salariés, de leurs lieux d’habitation privilégiés, des moyens de transport accessibles pour rejoindre l’entreprise chaque jour, etc.

Je suis en effet frappé par le fait que les entreprises, dans leur grande majorité, ne se déplacent plus de façon spectaculaire : leurs éventuels déménagements s’effectuent dans la même zone d’emploi. Dans les années 1970, une entreprise quittait facilement Paris pour Cergy-Pontoise, par exemple. Aujourd’hui, la même entreprise choisirait Nanterre ou Bezons.
Pourquoi ? En raison d’une double et très forte dépendance. Celle des salariés à leur domicile, sans doute en raison des difficultés de logement, et donc leur faible mobilité géographique. Et la dépendance des entreprises à leurs salariés : cela peut paraître paradoxal avec un taux de chômage de plus de 10%, mais l’entreprise ne tient pas à perdre ses collaborateurs. Elle fait donc en sorte de leur être accessible. Pendant longtemps, les entreprises se déplaçaient et allaient assez loin car c’était pour elles, aussi, un moyen détourné de redimensionner leurs effectifs…
Aujourd’hui, elles utilisent les choix de localisation pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire les moyens d’assurer leur développement.

> Aller plus loin en téléchargeant ici l’étude complète de la FNAIM en pdf avec les témoignages d'Hervé Juvin, Président d'Eurogroup Institute et de Pierre Simon, Président de Paris-Ile de France Capitale Economique, entre autres…