Selon un récent rapport de l’INSEE, les salariés utilisent majoritairement la voiture pour se rendre au travail. Notons que les résultats divergent selon le lieu de résidence.
3,3 millions de salariés parcourent plus de 25 kilomètres en voiture pour aller travailler, et vous ? Dans son rapport en date de février 2019, l’INSEE révèle les habitudes de transport des salariés français. Ainsi en 2015 parmi les 23,2 millions de salariés habitant et travaillant en France (hors Mayotte), 70% choisissent la voiture comme moyen de locomotion. Les transports en commun (16%), la marche à pied (7%) et les deux-roues (motorisés ou non) (4%) restent minoritaires. Enfin 3% effectuent leur travail de chez eux.
Les transports en commun plébiscités en métropoles
Les transports en commun ont la cote et dépasse même les véhicules à quatre roues à Paris et sa petite couronne ainsi qu’à Lyon. La région francilienne se détache particulièrement du schéma précédent. En effet, dans l’aire urbaine parisienne, seulement 10,7% des salariés optent pour la voiture. Grenoble, Strasbourg et Bordeaux sont les trois villes où l’usage du vélo est le plus démocratisé. À Rouen et Nancy près de 20% des salariés se rendent au travail à pieds.
Proportion de salariés utilisant principalement la voiture pour se rendre au travail par département de résidence
Plus on s’écarte des centres-villes, plus la part de la voiture augmente et celle des transports en commun diminue note l’institut de statistiques. Le constat est d’autant plus fort dans les territoires faiblement urbanisés. Prendre la voiture est alors le quotidien de plus de 8 salariés sur 10. Dans le Cantal, la Creuse, la Lozère, la Vendée et le Gers, à peine 2% des salariés se tournent vers les transports collectifs.
La voiture perdure
Un tiers des salariés (7,5 millions de personnes) vivent et travaillent dans la même commune. Dans un peu plus de la moitié des cas, la voiture est le mode de transport préféré. Le marche à pieds vient ensuite (18%) et devance les transports en commun (16%). Seulement dès lors qu’ils quittent leur commune de résidence pour travailler, la part de la voiture prend des proportions plus grandes. Elle atteint 47% pour les franciliens contres 89% sur le reste du territoire.
Plan de mobilité, une nécessité
Rappelons que depuis le 1er janvier 2018, le Plan de Mobilité (PDM) est une obligation pour les entreprises de plus de 100 salariés. Cet ensemble de mesures vise à améliorer la mobilité des collaborateurs, encourager l’utilisation des transports en commun et du covoiturage. Autrement dit favoriser les alternatives à la voiture individuelle. À titre d’exemple cela peut se traduire par la promotion du vélo (local vélo, flotte de vélos à assistante électrique, indemnité kilométrique…), l’aménagement des horaires de travail ou encore la mise en place d’un service d’autopartage.
De quatre roues à deux roues ?
Un changement se profile-t-il à l’horizon ? Si la multimodalité a encore du chemin à faire, force est de constater le retour du vélo sur le devant de la scène. Paris souhaite montrer l’exemple et se fixe l’objectif de devenir une capitale mondiale de la bicyclette en 2020. Ce Plan Vélo 2015-2020 représente un investissement de 150 millions d’euros pour la ville. Au total 200 kilomètres de pistes cyclables devraient être réalisées d’ici un an et 10 000 nouveaux emplacements permettront aux cyclistes de se garer. Bientôt des solutions seront déployés également pour limiter les vols. Des parkings sécurisés font leur apparition à Montparnasse et Gare de Lyon. Enfin la ville prévoit de déployer des « véloboxes » fermés sur la voie publique. Le temps nous dira si ces initiatives renverseront les habitudes des citoyens, en tout cas elles encourageront de nouveaux comportements, jusqu’ici freinés par un manque d’infrastructures.