Les Champs Elysées, une vitrine internationale atypique – Interview Partie 2

Quelles sont les valeurs que les Champs Élysées veulent désormais porter ?

TD : Il y a quelques années seulement, notamment les soirs de week-end, les Champs Elysées n’étaient pas une référence en matière de sécurité. La politique de revalorisation des enseignes commerciales menée conjointement par la Mairie de  Paris  et le Comité Champs Elysées a positionné  des marques  haut de gamme sur les Champs Elysées qui lui ont permis de regagner ses lettres de noblesse et de conserver son rang. Désormais l’avenue est moins populaire mais toujours accessible. Les politiques d’hygiène et de sécurité mis en place ont facilité  la fréquentation nocturne des Champs Elysées aussi bien en termes de shopping que de restauration. Les Champs Elysées veulent témoigner du savoir-faire et du savoir vivre à « La Française ». L’ouverture du nouveau concept store des Galeries Lafayette en 2018 renforcera l’image « french touch » des Champs Elysées.

La loi Macron et le projet de « new style of life » des Champs Elysées imaginé par Madame Hidalgo ne sont-ils pas des projets économique et politique visant à développer l’attractivité de Paris ? Qu’en pensez-vous ?

TD : La loi Macron relative à l’ouverture tardive et dominicale est une mesure encourageante pour les Champs Elysées. Sephora par exemple a pu organiser des nocturnes  jusqu’à minuit  appréciées par les clients comme par les employés.  Dès la rentrée, Madame le Maire proposera un projet de piste cyclable. Le wifi est déjà installé sur la totalité de l’Avenue  et une fois par mois, les Champs Elysées seront piétons. Autant d’initiatives qui rendent l’avenue des Champs Elysées de plus en plus attractive tout en la maintenant  dans le trio des artères les plus chères du monde avec des loyers stratosphériques pour les commerces supérieurs à 20 000€ m² HTHC an.

Il y a donc encore de nombreux chantiers à mettre en place pour peut-être un jour se hisser à la première place et détrôner Causeway Bay à Hong Kong et la 5e Avenue à New York….

Pouvez-vous nous faire part de votre expérience des enseignes sur les Champs Elysées ? 

TD : L’origine de nos  demandes vient d’un premier contact via nos bureaux de New York ou de Shanghai par exemple. Les questions  qui se posent  sur l’avenue des Champs Elysées ne sont pas classiques : c’est une artère pas très longue qui offre peu de disponibilité. Il faut      donc aller chercher le bien qui correspond à l’enseigne pour créer une opportunité. Nous avons  travaillé récemment avec un gros groupe américain qui recherchait leur flagship sur les Champs Elysées. La première problématique était de trouver la bonne surface. En général, les grands groupes cherchent des surfaces de 2000 à 3000 m². Nous avons d’ailleurs fait l’exercice d’analyser le nombre de surfaces de cette taille : il y en a moins de 10. La deuxième problématique que l’on rencontre souvent avec ces grands groupes est le paiement des montants de cession importante qui nous impose cette fois de créer une opportunité avec le bailleur.

A ce contexte immobilier s’ajoute des négociations que l’on peut appeler politiques avec le Comité des Champs Elysées chargé de la promotion, du développement et de la notoriété Champs-Elysées et donc très attentif aux nouvelles implantations d’enseigne tout comme la mairie du 8^ème qui accorde les permis.

Actuellement, nous accompagnons une enseigne américaine dans ses projets d’implantation en France. Un contact satisfait de son partenariat avec CBRE aux USA qui nous a donc été  transmis par nos bureaux américains.

Cela étant dit, nous devons faire nos preuves, prouver notre technicité, notre culture du marché, des process et notre capacité à leur apporter des opportunités.

Aujourd’hui, nous avons plusieurs dossiers en cours notamment dans les secteurs de l’alimentation et du sport dont nous aurons l’occasion de vous parler prochainement.

Vous pouvez consulter la 1ère partie de l’interview de Thomas Duchêne ” Les Champs Elysées : a new concept street “